Cleanterview #6 - A 16 ans, Louisa a fondé Clean Walk du Sud pour sensibiliser les habitants d'Avignon
jeudi 3 septembre 2020

Il y a 1 an, Louisa Barriol a fondé l'association Clean Walk du Sud alors qu'elle était âgée de 16 ans seulement, afin de sensibiliser les habitants d'Avignon et des villes aux alentours à l'environnement. Elle est revenue avec nous sur les objectifs de l'association et leurs projets pour les prochains mois.
Qui es-tu et que fais tu ?
Je m'appelle Louisa, j'ai 17 ans et je suis en terminale.
Parle-nous des débuts de Clean Walk du Sud…
Tout a commencé le 16 août 2019 lorsque j'ai pris le train pour aller à Evreux, dans l'Eure, pour effectuer mon Service National Universel (SNU). Le SNU comporte deux phases, la première étant un séjour de cohésion avec des jeunes venus de toute la France, et la deuxième, un travail d'intérêt général dans une association. Lors de ce séjour de cohésion, nous étions en uniforme militaire, avec une température d'environ 32°C, alors il nous arrivait très souvent de boire dans... des bouteilles plastiques à usage unique. Le premier jour j'avais déjà bu 3 bouteilles, que j'avais jetées directement après les avoir consommées. C'est donc en voyant les poubelles pleines de bouteilles, et quelques bouteilles par terre, que j'ai proposé à mes camarades de garder deux bouteilles à remplir chaque jour au lieu d'en prendre de nouvelles, ainsi le lendemain ils ne restaient que quelques bouteilles dans la poubelle. Après ça, un soir, nous sommes allés au gymnase où un vidéo-projecteur avait été installé. Ils ont fait commencé le film Le Grand Saphir de Jérémi Stadler. J'avoue qu'au début, je me suis clairement foutue de la tête de mes supérieurs car ils s'endormaient, puis j'ai vu quelques images et ça m'a hypnotisé. J'ai visionné le film jusqu'à la fin sans broncher, et c'est là que je me suis rendue compte que ça ne s'arrêtait pas qu'aux bouteilles en plastiques.

Durant le retour du SNU, je n'ai pas arrêté de penser à l'écologie, les déchets, la pollution, et c'est en me renseignant sur Instagram que j'ai appris l'existence de ces actions, les « clean walk ». J'ai rassemblé un maximum de personnes et nous avons commencé notre premier ramassage de déchets le samedi 3 août.
Quelles sont les actions que vous mettez en place et quels sont vos objectifs ?
Nous faisons tous les mois des ramassages de déchets pour sensibiliser les personnes qui nous voient ramasser, et pour rendre la ville plus propre. Nous avons remarqué que lorsque les décharges sauvages étaient nettoyés, les gens devaient se sentir coupables d'être les premiers à jeter, donc généralement elles ne réaparaissaient pas, surtout si des poubelles avaient étaient installées. Lorsque nous ramassons les déchets, nous nous disons « tu te rends compte, ce mégot que j'ai ramassé n'ira pas dans le ventre d'un poisson ! » et c'est une grande fierté. Les cleanwalks sont des actions faciles à mener pour tous.

Parle-nous de vos principaux projets pour les mois à venir…
Nous souhaitons continuer les ramassages de déchets, à raison d'au moins un par mois, et réussir à prendre contact avec la mairie pour leur parler des solutions envisageables à prendre à Avignon pour limiter ces déchets dans les rues, comme des poubelles à vote pour les mégots. J'ai, avec ma professeure de SVT, monté un site Internet nommé « lycéco », sur lequel les élèves, professeurs et directeurs pourront discuter, échanger et se conseiller sur les différents projets à faire dans leurs établissements. Ainsi, ils ne ré-inventeront pas la poudre à chaque projet, mais s'inspireront d'autres lycées ! Nous écrivons donc des articles sur des associations, des livres pour sensibiliser, mais nous avons aussi créé un forum pour parler de compost, potager ou encore poulailler au sein des établissements scolaires.
Avec tout ce que vous faites, est-ce que vous voyez un changement des mentalités et habitudes autour de vous ?
Beaucoup de membres de ma famille ou de mes amis.es ont changé leurs façons de faire, mais les rues d'Avignon sont toujours autant saturées de déchets que lors de notre première clean walk...
Quelle est votre plus grande fierté à ce jour ?
Ma plus grande fierté est d'avoir eu le courage de participer à la première session du SNU, ce qui m'a sensibilisé à l'écologie. Les plus grandes fiertés de l'association sont chaque clean walk, la meilleure étant évidemment la toute première !

Dans 5 ans, quel est votre rêve pour l’association ?
Ce qui serait génial, c'est de pouvoir développer Clean Walk du Sud dans d'autres villes ou villages, et d'avoir une solution de recyclage pour tous les déchets !
Et Cleanwalk.org dans tout cela, vous en pensez quoi ?
Cleanwalk.org nous aide à référencer nos actions pour que les gens qui n'ont pas les réseaux sociaux puissent avoir souvent de nos nouvelles, ça nous permet aussi de voir les autres associations pour pouvoir travailler avec elles !
Un dernier mot pour tous ceux qui liront cette interview ?
Ramasser un déchet quand on passe à côté, ce n'est pas mortel ;)