Cleanterview #2 - Alexis Gits, fondateur de Qui nettoie si ce n'est toi ?

Alexis a lancé Qui nettoie si ce n'est toi ? (QNSCNT) avec son ami Lucien à 18 ans seulement dans l'objectif de sensibiliser un maximum de personnes au respect de l'environnement par l'action et l'exemple, tout en créant du lien. Il est revenu avec nous sur l'histoire de QNSCNT et leurs objectifs pour les prochains mois.
1. Pourquoi avez-vous lancé Qui nettoie si ce n’est toi ?
«Qui nettoie si ce n'est toi ?» est une initiative lancée en juillet 2018 avec deux fondements principaux. Tout d'abord, créer du lien social au sens de rassembler les personnes de tous âges, toutes catégories sociales et de toutes nationalités autour d'une cause juste, qui nous concerne tous. Ensuite, sensibiliser par des actions de tout type au respect de l'environnement et impacter positivement ce, et ceux, qui nous entoure(nt).
2. Quelles sont les actions que vous mettez en place ?
Lucien et moi-même, Alexis, avons commencé lorsque nous avions 18 ans. Sans connaissance aucune concernant l'environnement, fort simplement de notre conscience éco-citoyenne, nous avons organisé des ramassages de déchets. D'abord, nos amis sont venus (ou pas) puis ce sont les amis et la famille de nos amis qui se sont joints à nous jusqu'à ce que le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux nous fassent connaître en Sarthe. Nous incitons également nos amis partout, en France et dans le monde, à agir en ramassant des déchets et surtout en faisant évoluer leurs habitudes de consommation. Aujourd'hui, à la trentaine de ramassages organisés ayant mobilisées quelques 800 personnes, nous intégrons des initiations pêche à l'aimant et détection de métaux ainsi que des ateliers «0 déchet ». Les ramassages deviennent prétextes à discuter, débattre, se rencontrer et développer toutes sortes d'activités (sport, méditation, jeux...).
En parallèle et pour finir, nous intervenons auprès des associations sportives et en milieu scolaire de la maternelle à l'université. La présentation de l'initiative QNSCNT vise à inspirer la jeunesse dont nous faisons partie, au travers d'un discours encourageant et positif. Les ramassages de déchets et autres ateliers visent à une prise de conscience par un premier passage à l'acte.
3. Et quels sont vos principaux projets pour les mois à venir ?
Dans les mois qui viennent, QNSCNT va prendre une autre dimension ! Les actions vont se multiplier qu'il s'agisse d'événements ramassages, d'interventions dans les écoles ou bien de conférences. Au mois de mars, nous avons été sollicités une quinzaine de fois, en Sarthe (La Ferté-Bernard, Le Mans) mais aussi à Paris, Lyon, Rennes, Angers et Tours. Heureusement, l'équipe s'est agrandie pour nous permettre de voir toujours plus grand. Après avoir interviewé la chanteuse Tal, nous préparons la rencontre de plusieurs personnalités qui sont à même de véhiculer des messages d'espoir et de montrer l'exemple à des millions de personnes. La mobilisation citoyenne au quotidien, est, pour Lucien et moi, le levier permettant d'activer un changement des politiques industrielle et étatique. Dans cette optique, nous allons multiplier les vidéos avec des concepts relativement nouveaux dont je garde le secret, et intervenir sur des festivals comme Terres du Son à Tours cet été.
Bien d'autres projets vont s'ajouter à cela car nous travaillons désormais à nous projeter vers l'avenir en faisant évoluer QNSCNT d'initiative à association.
4. Avec tout ce que vous faites, est-ce que vous voyez un changement des mentalités et habitudes autour de vous ? Vous êtes plutôt optimistes ou pessimistes pour l’avenir ?
Nos actions et celles de toutes les autres initiatives positives que nous côtoyons de près ou de loin ne peuvent que nous faire entrevoir un avenir « meilleur ». Il est certain que nous connaissons et connaîtrons de violentes crises. La faune et la flore meurt, nous-mêmes sommes en danger, mais la capacité d'adaptation du « monde » est puissante. Par exemple, le coronavirus a permis une drastique baisse des émissions de gaz à effet de serre en Asie du sud-est. Il y a des maux pour des biens et des biens pour des maux. Les mentalités évoluent progressivement, et les comportements avec. La jeunesse s'implique de plus en plus et notre rôle est de les accompagner. Restons optimistes et tachons de faire corréler idées et actes car quand bien même nous serions « foutus », s'arrêter de vivre est la pire des décisions à prendre.
5. Quelle est votre plus grande fierté avec Qui nettoie si ce n’est toi ?
A titre personnel, ma plus grande fierté est d'avoir fait de QNSCNT un espace de liberté au sens où chacun peut s'y investir pleinement, donner et ensuite recevoir tellement plus. Thibault s'est dépassé en osant intervenir tout seul dans une école guadeloupéenne après nous avoir accompagné en France.
Yoann, Sophie, Marina et Dorian sont passés de volontaires investis à responsables d'événements ramassages et porteurs du projet (et de son message) dans les collèges et lycées de Sarthe. Enzo, Éléonore et Léa m'ont accompagné à Sweet FM, une radio sarthoise réputée, pour témoigner à la fois de l'énergie positive qui se dégage des ramassages et de l'importance d'agir compte-tenu des crises climatique et environnementale que nous connaissons. S'investir dans QNSCNT ou dans tout autre collectif, pour des causes justes, est tellement enrichissant humainement que jamais on ne peut le regretter. Bien au contraire, les rencontres, les occasions procurées et les résultats obtenus ne peuvent que participer à nous construire nous-mêmes et à avancer dans la vie.
6. Dans 5 ans, quel est votre rêve pour Qui nettoie si ce n’est toi ?
Je ne peux répondre convenablement à cette question. Il nous est très difficile de nous projeter dans 5 ans. Malheureusement, il est inimaginable que les problèmes environnementaux soient résolus et que tous les citoyens du monde agissent en conscience, ensemble.
Au rythme où le projet grandit, nous en vivrons très certainement et peut-être, même si nos objectifs sont tout autre, serons-nous connus. Nous aurons des branches dans plusieurs départements et pourquoi pas pays. Nous collaborerons et aiderons au développement de toutes les associations, toutes les entreprises et tous les projets à impact positif possibles.
A titre personnel, depuis tout petit, je me suis toujours dis que tant qu'il y aurait des personnes seules, des personnes tristes et des personnes perdues, et tant que le monde ne connaîtra pas la paix, je ne m'arrêterai jamais d'avancer. Il s'agit d'une mission impossible ? « Faisons de nos vies un rêve et d'un rêve une réalité » ;)
7. Et Cleanwalk.org dans tout cela, vous en pensez quoi ?
Cleanwalk.org c'est magnifique ! Créer un pont, un lien, entre tous les collectifs de France était l'une de nos premières idées avec Lucien. Cependant, la tâche était très rude, vraiment très rude. Baptiste et ses compères y sont parvenus de manière admirable, et encore cela n'est que le début. Désormais leur plateforme s'ouvre à de nouveaux acteurs dont de simples citoyens en manque de soutien. Les connexions se font entre associations et entreprises qui comprennent leur intérêt à collaborer... Bref, que du bon d'accompli et encore du meilleur à venir grâce aux unions créés.
8. Un dernier mot pour tous ceux qui liront cette interview ?
« Pourquoi suis-je fais ? », voilà la question qui me semble la plus importante. Tendre vers la réponse vous permet de mieux vous connaître, de rêver, de vivre tantôt de manière insouciante tantôt de manière pragmatique. Tendre vers la réponse vous permet de faire la rencontre de personnes qui cherchent comme vous, et de personnes « en avance » capable de vous aiguiller et de vous faire passer des paliers parmi lesquels le passage des idées aux actes. Tendre vers la réponse c'est certainement se construire et impacter positivement ses proches et son environnement. Tendre vers la réponse c'est tendre vers le bonheur. Et si vous vous posez la question c'est que vous avez déjà parcouru la moitié du chemin vers la réponse.