Les déchets plastiques : pourquoi est-ce un véritable fléau environnemental ?
mercredi 17 juillet 2019

L’augmentation de la consommation de plastique dans le monde
Le plastique est devenu en un demi-siècle un matériau indispensable à nos modes de production et de consommation, et son utilisation continue d’augmenter à un rythme très soutenu partout dans le monde. Un des nombreux problèmes est que nous utilisons beaucoup de plastique pour produire des emballages et des produits de consommation à usage unique (bouteille, pailles, gobelets, etc.). Rendez-vous compte, près de 50% sert aujourd’hui à la fabrication de produits jetables dont la durée de vie est inférieure à trois ans !
Or, le plastique est aujourd’hui une source importante de pollution sur l’ensemble de son cycle de vie. Nous parlerons dans cet article de la fin de vie du matériau et la gestion des déchets plastiques. En 2016, 310 millions de tonnes de déchets plastiques ont été produites dans le monde. Savez-vous où elles finissent ? Voici quelques éléments de réponse …

En raison des défaillances du système de collecte et de stockage des déchets et par manque d’infrastructures et de moyens, une grande majorité des déchets plastiques finissent dans des décharges où ils sont soit abandonnés soit brûlés, parfois à ciel ouvert. Une autre partie finit directement rejetée dans la nature. Au total, un tiers des déchets plastiques finit dans la nature, ce qui correspond à plus de 270 000 tonnes de déchets pas jour, et 100 millions par an ! Ces 100 millions de tonnes de plastique contribuent à la pollution de l’air, des sols, des cours d’eau ainsi que des océans. Le vent et le ruissellement déplacent les déchets jusqu’aux océans, ce qui explique que 80% du plastique des océans provient en réalité du continent. Ainsi, ramasser les déchets sur Terre, c’est éviter qu’ils finissent dans les océans !
Aujourd’hui, selon WWF (World Wildlife Fund for Nature), l’océan contient environ 150 millions de tonnes de plastique. Parmi les déchets les plus retrouvés figurent les bouteilles, les emballages alimentaires, les sacs plastiques ou encore les bouchons de bouteille. Cette pollution est si importante qu’elle a généré la formation d’un « continent » de plastique dans l’océan Pacifique d’une taille équivalente à trois fois la taille de la France.
Vous pensez que l’océan arrive à digérer miraculeusement ces millions de tonnes de plastiques ? Ce n’est malheureusement pas le cas, et on vous détaille ici les conséquences environnementales de cette mauvaise gestion des déchets plastiques :
Les déchets plastiques contaminent les sols et les sources d’eau
Un déchet plastique rejeté dans la nature peut se décomposer pendant plusieurs centaines d’années, de 100 ans pour un briquet à près de 1 000 pour une bouteille plastique ! Pendant cette longue décomposition, des résidus toxiques sont libérés et s’infiltrent dans les sols et les cours d’eau. Et décomposition ne veut pas dire disparition : le plastique ne retourne jamais à un état naturel, il se décompose en particules qui deviennent peu à peu invisibles à l’œil humain mais qui resteront bel et bien présentes.
Les déchets plastiques mettent en danger les espèces animales
De nombreuses espèces animales meurent chaque année en raison de la présence de déchets plastiques dans leur habitat naturel. Selon l’Institut français de recherche pour le développement, 1,5 million d’animaux meurent chaque année en raison de la pollution plastique des océans. Nombreux meurent par étranglement ou suffocation, pris au piège dans l’un de ces déchets plastiques. Plusieurs espèces se blessent, enchevêtrées dans du matériel de pêche ou d’autres déchets. Enfin, le plastique ingéré contamine les espèces, notamment marines. Plusieurs animaux marins ont été retrouvés échoués, l’estomac rempli de déchets plastiques les empêchant de s’alimenter. En mars dernier par exemple, une baleine a été retrouvée échouée aux Philippes avec 40 kg de plastique dans l’estomac.

Perturbation des écosystèmes naturels
Les déchets plastiques des océans servent parfois de supports flottants à certains organismes. Bactéries, vers, insectes sont alors déplacés de leur milieu d’origine et peuvent altérer l’équilibre des écosystèmes dans lesquels ils se retrouvent. Ce déplacement peut se faire sur de longues distances et ses effets encore peu mesurés pourraient s’avérer dramatiques.
Cette pollution plastique n’épargne aucun écosystème : des chercheurs ont découvert des microplastiques dans les entrailles d’organismes vivant à 11km de profondeur, dans des fosses océaniques réparties autour de la Ceinture du Pacifique.
Participation au changement climatique
Les déchets plastiques qui se décomposent libèrent du CO2 ainsi que du méthane, contribuant ainsi à l’augmentation de l’effet de serre et au changement climatique.
Et l’homme dans tout ça ?
Dans l’eau, le plastique se fragmente en particules, appelées micro-particules (inférieures à 5 mm) et nano-particules (inférieures à un demi-millimètre). Aujourd’hui, cette pollution plastique se répercute alors sur nous. Celle-ci entraîne des risques sanitaires encore peu mesurés mais l’on retrouve d’ores et déjà des micro et nano-particules de plastique dans l’eau que nous buvons et les aliments que nous ingérons. Selon une étude commandée par le WWF à l’université de Newcastle (Australie), un individu moyen ingère jusqu’à 5 grammes de plastique chaque semaine. Il est d’ailleurs estimé dans cette étude que l’eau en bouteille contient 20 fois plus de particules de microplastique que l’eau du robinet : raison de plus de privilégier l’utilisation de gourdes réutilisables.
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